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RDC : Prise de conscience nationale ( par Bujingo Justin )

by ericsafarikajibwami

Chers frères et sœurs congolais, Il est vrai que nous venons de traverser plusieurs décennies de guerre, imposée par le Rwanda et alimentée par des groupes armés étrangers. Nous avons perdu des êtres chers, et nos plaies restent encore ouvertes.

En tant qu’analyste sécuritaire, et après de nombreuses recherches sur les conflits dans la région des Grands Lacs, j’ai découvert, malheureusement, que le conflit à l’Est de notre pays est autant endogène qu’exogène. Il est donc crucial de transformer notre mentalité et de sortir de notre sommeil d’insouciance. Nous n’avons qu’un seul pays, et l’éveil de conscience doit commencer par un patriotisme sincère et bien orienté.

Il a été prouvé que toutes les rébellions que nous avons connues ont été motivées et soutenues, directement ou indirectement, par des Congolais eux-mêmes. Cela remet en question notre sens du patriotisme et alimente des conflits tribaux et ethniques.

Nous devons avant tout prendre conscience que nous sommes un pays immensément riche, un éléphant au milieu de lapins. Protéger nos richesses, convoitées depuis longtemps par les puissances occidentales et la nouvelle génération technologique, est une priorité. Pour ce faire, il devient impératif d’investir dans nos outils de sécurité et de défense.

Si j’étais conseiller spécial du président en matière de sécurité, je suggérerais l’allocation d’un budget spécial pour la défense et la mobilisation des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Concrètement :

Un salaire minimum de 300 USD pour les militaires.

Une prime de 100 USD pour les volontaires.

Ces mesures permettraient de renforcer notre intégrité territoriale et de galvaniser la population dans cette lutte cruciale.

Nous devons également reconnaître que nous affrontons des puissances occidentales. Dès lors, la RDC doit chercher de nouveaux alliés techniques et militaires. L’heure n’est plus aux lamentations ni à la fuite des responsabilités. Que l’opposition et la majorité au pouvoir s’unissent pour faire front contre l’ennemi commun.

Je salue la décision du président de ne plus négocier avec les rebelles.
Cependant, il est essentiel d’élargir la réflexion et d’approfondir les analyses.

L’instabilité sécuritaire en RDC trouve ses racines dans l’arrivée des Rwandais (Hutus) après le génocide de 1994. Le conflit rwandais s’est étendu en RDC, et nous en payons aujourd’hui un lourd tribut.

Les forces d’autodéfense se sont multipliées, soit pour faire face à l’invasion des Tutsis traquant les Hutus, soit pour se venger des massacres commis par des groupes rwandais dans leurs villages.

À cette situation déjà complexe viennent s’ajouter deux autres variables : la question des terres et celle des minerais.

D’une part, certains Tutsis revendiquent des terres en RDC, tandis que les autres ethnies locales en revendiquent la propriété légitime. D’autre part, le Rwanda instrumentalise ce prétexte pour piller les ressources minières de la RDC, prétendant agir pour protéger une minorité ou pour traquer les génocidaires Hutus (un argument fallacieux).

Par ailleurs, certains Congolais, aigris ou opportunistes, s’allient aveuglément à la cause rwandaise pour tirer profit de ce pillage.

À partir de cette analyse, il ressort que :

  1. Cette guerre ne pourra jamais se terminer par les armes. Il est impératif d’engager un dialogue. Il faut réunir les leaders locaux autour d’une table pour un dialogue franc, basé sur la vérité et la réconciliation.
  2. Identifier et gérer la question des FDLR. Les FDLR encore présents en RDC doivent être rapatriés ou réinstallés ailleurs. Il est également essentiel d’imposer un dialogue entre le Rwanda et ces deux peuples pour résoudre le problème à la source.
  3. Rétablir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national. Les forces négatives, comme les groupes d’autodéfense (Wazalendo), représentent une bombe à retardement. L’État doit impérativement désarmer ces milices et contrôler la circulation des armes, car cette insécurité perdurera même après la neutralisation du M23.
  4. Renforcer l’éducation à la citoyenneté et au patriotisme. Les Congolais doivent comprendre qu’il existe des Tutsis congolais et que tous les Tutsis ne sont pas Rwandais ou ennemis. Il faut promouvoir la cohabitation pacifique entre les communautés.

Nous devons désormais défendre notre territoire et neutraliser toute présence de l’armée rwandaise sur notre sol. Cela exige courage et détermination de la part de tous : population et dirigeants.

Parallèlement, il est indispensable de lutter contre les inégalités sociales et de garantir un partage équitable des richesses du pays. Ce n’est qu’en renforçant notre cohésion sociale que nous pourrons affaiblir les menaces de nos adversaires.

Chers compatriotes, souvenons-nous que nous n’avons qu’un seul pays. La victoire se construit ensemble. Unis, nous vaincrons nos ennemis.

Bujingo Justin
Analyste sécuritaire et détenteur d’un DEA en géo-sécurité, défense, maintien de la paix et gestion des risques sécuritaires.

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