Le président Félix Tshisekedi s’est, lors de son discours sur l’état de la nation, le mercredi 11 décembre 2024, engagé à réhabiliter près de 50 000 km de routes de desserte agricole et prioritaires. Il a également assuré la construction de 7 000 nouvelles routes dans le cadre du projet chinois. Ses engagements ne pourront être atteints que si les financements suivent. Or, la RDC dispose déjà d’un budget pour 2025.
En effet, Félix Tshisekedi a pris un engagement ferme, celui de développer le secteur agricole. Ceci passe par l’aménagement des voies de desserte agricole en vue de désenclaver et de connecter les bassins de production pour l’année 2025. Avec le gouvernement, je m’engage à réhabiliter 38 000 km de routes de desserte agricole, prévues dans les projets PDL 145 territoires.
Il a aussi affirmé qu’il aménagera 11 423 km de routes prioritaires supplémentaires en un an. Il a expliqué que son gouvernement va déployer des brigades routières dans chaque province. Toutefois, ces réalisations ne seront effectives que si le budget suit aussi.
Quid du budget ?
Pour réaliser ces routes, le gouvernement congolais dispose déjà d’un budget pour l’année 2024. Dans cette loi de finances de 2025, les prévisions budgétaires s’élèvent à 2 089 334 244 160 francs congolais (746 190 801 USD ), soit 4,6 % du budget national dans la rubrique transport routier. La section Développement rural indique quant à elle un budget de 1 731 400 875 614 FC (618 357 455 USD). Si ce montant sera exclusivement alloué aux routes de desserte agricole et aux routes prioritaires, chaque kilomètre coûtera près de 27 000 dollars américains.
Réhabiliter près de 38 000 km de routes de desserte agricole et 11 423 km de routes prioritaires grâce à ce budget sera-t-il réalisable ? Tout dépend des matières premières, assurent les experts. Franck Ange est expert en routes de desserte agricole. « Pour construire une route de desserte agricole, il faut mener des études », dit-il. Pour lui, la proximité des matières premières telles que la latérite ou autres peut influer sur le coût. « Il faut compter entre 35 000 et 45 000 USD par km », explique-t-il encore. Si l’on s’en tient à ce coût proposé par cet expert, le budget de 2025 ne pourra réaliser qu’entre 30 000 et 38 987 km de routes.
Toutefois, réhabiliter plus de 49 000 km de routes réalisées reste irréalisable pour certains. « Ceci veut dire qu’il faut construire 135 km par jour », dit un habitant de Lubumbashi.
De plus, afin que ces infrastructures soient mises en place, il est également nécessaire de suivre le décaissement. Le budget du transport routier était de 913 954 081 774 CDF pour l’année 2024. Mais jusqu’au mois de septembre, seuls 45 241 112 153 CDF, soit 4,9 % ont été décaissées.
Si le chef de l’État et son gouvernement tiennent à la réalisation des routes de desserte, le budget doit être réajusté. De plus, l’exécution doit aussi être rigoureuse.