Doigts et cou qui craquent : comment l’expliquer ?
« Quand on tire sur un doigt, on étire les ligaments. Cela crée une petite dépression à l’intérieur de l’articulation et permet à une bulle de gaz provenant du liquide synovial (le lubrifiant de l’articulation, NDLR) de se former. C’est l’éclatement de cette bulle qui produit un son », explique Frédéric Srour, kinésithérapeute fondateur de Kiné au TOP .
Quand elles sont mobilisées ou étirées, les articulations des doigts, mais aussi les vertèbres du cou, ont tendance à « craquer » facilement. Ce phénomène est purement physiologique. Il n’est pas le signe d’une pathologie.
Quand on se fait craquer les doigts, il n’y a pas de risque de détérioration articulaire à long terme. Frédéric Srour, kinésithérapeute.
Ce craquement articulaire est, d’ailleurs, de même nature que celui qui se produit lors d’une manipulation vertébrale effectuée par un professionnel de santé.
Faire craquer l’articulation, ça soulage ?
En vous manipulant, les ostéopathes ou les chiropracteurs provoquent souvent ce craquement caractéristique. Certains patients ont l’impression d’en être soulagés. Mais qu’en est-il vraiment ? « Le craquement n’est pas une thérapie en soi. Il n’est que la conséquence de la manipulation ou de la mobilisation d’une articulation », explique Frédéric Srour. « Il est probable, ajoute-t-il, qu’une manipulation vertébrale entraîne une baisse temporaire du tonus musculaire autour de l’articulation et une modulation neurologique de la douleur. Le patient ressent un mieux-être et il a l’impression que l’articulation bouge mieux. Mais cette sensation ne dure pas. »
Hanche ou épaule qui claque : comment l’expliquer ?
D’autres bruits articulaires concernent plus particulièrement les articulations des hanches et des épaules. Dans ce cas, il s’agit plutôt d’un claquement produit par le frottement d’un muscle ou d’un tendon sur un os.
Frédéric Srour en donne un exemple : « Lors d’une activité sportive ou d’un mouvement d’enroulement-déroulement de l’épaule, il arrive de ressentir un claquement entre l’omoplate et les côtes. C’est ce qu’on appelle une snapping scapula. Certaines personnes nous consultent parce que cette sensation les gêne. En réalité, ce phénomène n’est pas pathologique. Il suffit parfois de prodiguer des soins afin de modifier des comportements inadaptés et, si besoin, d’y associer une rééducation basée sur des exercices simples pour que les bruits disparaissent », explique-t-il.